L’Europe est-elle un moteur pour Marseille ? C’est la question que l’association « Marseille et moi » a posé, mercredi 15 mai, à trois débatteurs, Fabien Pérez conseiller municipal de Marseille (délégué aux financements européens), Pascaline Lécorché, secrétaire générale de Place Publique (Raphaël Glucksmann) et Maud Rebidou candidate aux élections du 9 juin pour EELV (Marie Toussaint).
Les trois intervenants se sont évertués, chiffres à l’appui, à répondre par la positive à l’interpellation d’Aldo Bianchi, président de l’association « Marseille et moi ». Et de rappeler d’abord la puissance financière de l’union des 27 pays du Vieux Continent, capable d’investir entre 2021 et 2027 les 2000 milliards d’euros nécessaires aux secteurs économiques, sociaux, éducatifs, culturels qui sont dans les prérogatives d’une entité née après la Seconde Guerre mondiale.
Pour illustrer la puissance de cette aide, et répondre en partie à la question de la conférence-débat, un chiffre : ce sont comme l’a expliqué Fabien Pérez 615 millions d’euros qui sont affectés jusqu’en 2027 à la région Sud. Il revient donc à la Ville de Marseille, même si l’élu concède qu’ils sont complexes, de monter les dossiers qui peuvent permettre de jouer pleinement le rôle qui est naturellement le sien : la porte qui s’ouvre au continent africain et bien au-delà.
Les trois intervenants s’accordent aussi sur un constat « l’avenir de l’Europe passe par le Sud ». L’énumération de plusieurs projets locaux et régionaux dans des domaines aussi divers que la cohésion sociale, la recherche ou encore l’agriculture, plaide pour cette Europe susceptible de s’aligner de manière tangible dans la compétition féroce qui s’annonce entre les USA, la Chine et d’autres puissances émergentes.
Pour autant M. Pérez et Mmes Lécorché et Rebidou ne nient pas les difficultés de l’exercice comme le laissait entrevoir un des fondateurs Jean Monet : « L’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises ! »
Pascaline Lécorché (Place publique) défend une contribution des multinationales
Parmi celles-ci bien évidemment la crise environnementale et les trois intervenants se félicitent que Marseille (avec Lyon) ait obtenu le label « ville climatique » qui l’engage dans une bataille planétaire dont chacun reconnait désormais l’urgence.
Pascaline Lécorché défendra par ailleurs l’idée d’une fiscalité à instaurer rapidement pour obtenir une contribution des multinationales qui affichent aujourd’hui des superprofits astronomiques et qui permettrait rapidement de dégager au moins 40 milliards d’euros. Des financements qui renforceraient les politiques européennes dont on attend à Marseille, comme ailleurs, qu’elles apportent un élan puissant pour faire face aux défis environnementaux, sociaux, culturels.
Maud Rebidou rappelait ainsi qu’avec l’Europe c’est une aide décisive pour lutter contre la pollution générée par l’activité portuaire dont Marseille bénéficiera. Deux heures n’ont pas suffi pour balayer l’ensemble des problématiques européennes, mais elles ont convaincu l’assemblée réunie dans le très hospitalier Mundart de la rue de la Joliette, de l’impérieuse nécessité de participer au scrutin du 9 juin.